Le golf est un sport de lancé. Mais que lance-t-on ? La balle ? Au golf personne, du moins à ma connaissance, ne lance sa balle à la main ? Donc nous ne lançons pas la balle…
Cependant le geste du swing est bien un geste de lancer… mais du club. Et si la rencontre du club et de la balle n’était qu’un accident ?
Au golf nous lançons ce qui est entre nos mains et c’est bien le club. Bon comme nous le tenons, nous le retenons.
Mais en terrain découvert, quand vous êtes seul, et avec mille précautions allez une fois jusqu’au bout et lancez vraiment le club.
Et pourtant la plupart des golfeurs font une fixation sur la balle. Si nous commandons à notre cerveau de taper la balle, il va le faire. Mais une fois la tâche accomplie il s’arrête et nous venons d’effacer d’un coup la moitié de notre swing : la traversée et le finish.
Nous nous retrouvons toujours face à l’emplacement où reposait la balle, qui d’ailleurs n’est pas partie très loin.
Pourquoi ? La réponse est simple : Faute de rythme !
La consigne passée à notre cerveau était : taper la balle. C’était sa mission. Mais rien au delà. D’où décélération à la descente, traversée molle, quant au finish n’en parlons même pas.
Résultat une balle courte, la plupart du temps slicée et souvent en prime une douleur au bas du dos. Que du bonheur !
Au golf notre mission n’est pas de taper la balle mais de swinguer le club : montée, descente, traversée, finish. C’est à dire : accélération, stop, accélération, décélération, stop. Rien d’autre.
Mais nous avons, avant cet enchaînement, pris toutes les mesures nécessaires pour que la balle soit sur le chemin du club.
Ne nous cachons pas qu’il est difficile de se débarrasser de cette idée fatale qu’il faut frapper la balle.
Depuis que nous avons commencé le golf on nous dit qu’il faut garder les yeux sur la balle. Pourquoi faire ? La balle est au repos elle ne va pas bouger. Par contre oui, il faut garder le regard fixe pour ne pas offrir au cerveau un sujet de distraction.
Dans son livre « Golf préparation physique“, paru chez Amphora, Olivier Pauly classe les mouvements des yeux parmi les accélérateurs de difficultés qui perturbent l’équilibre et accentuent les contraintes.
Donc oui, il faut garder les yeux fixes pour ne pas perturber notre cerveau, mais il est toujours possible de regarder un brin d’herbe devant la balle…
Il y a quelques années « Golf Fondamental system », une école de golf implantée en Essonne (disparue aujourd’hui) commençait par apprendre à ses élèves à lancer des bâtons de poids et de tailles divers le plus loin possible devant eux. Une façon comme une autre d’acquérir un geste de lancer complet non orienté vers la balle.
La méthode Triandulaid développée par Bill Owens en 1991 et enseignée par Stéphane Bachoz et Olga Leonovitch demande aux élèves d’apprendre à frapper la balle les yeux fermés.
Edouard Montaz qui enseigne la méthode du Canadien Shawn Clement pose, avec le sourire, comme principe de base qu’un club de golf sert à couper de l’herbe…
Autant de façons de nous dire que la rencontre de la balle n’est qu’un accident sur le parcours du club correctement swingué.
Le club de golf et la balle entretiennent un rapport vraiment singulier.
Pour le joueur, il convient de trouver la bonne consigne à passer au cerveau, par exemple : JUSQU’AU FINISH !