Nous touchons là un domaine où le subjectif l’emporte sur l’observation. Jouer dans la zone est un état de grâce que tous les sportifs souhaiteraient connaître en permanence.
Jouer synchronisé ou jouer dans la zone est un état second dans lequel un sportif se sent invincible, un état où tout lui réussit. Difficile de le décrite autrement et difficile de l’expliquer. Nombreux sont les golfeurs à connaître occasionnellement cette félicité.
Ceux qui ont tenté de le décrire parlent de « bonheur à jouer », de « clairvoyance intégrale », de « connexion totale entre le corps et l’esprit », de « sensation de pouvoir tout accomplir », d’un « état méditatif actif” .
Que dit la science
Des chercheurs ont voulu en savoir un peu plus. L’activité du cerveau peut être visualisée sous forme d’ondes grâce notamment à l’électro-encéphalogramme (EEG) .
On distingue 5 sortes d’ondes cérébrales, les plus connues, les ondes alpha de 8 à 13 Hertz (Hz), sont émises par notre cerveau lorsque nous sommes au repos, en situation d’éveil calme. On pensait donc que les ondes alpha étaient attachées aux états méditatifs du cerveau.
En 2004, des chercheurs de l’Université de Madison aux USA ont soumis des moines bouddhistes à des EEG et ont constaté une forte « production » d’ondes gamma quand ils atteignaient leur état de méditation. Les ondes gamma, de plus de 30 à 35 Hz, que l’on pensait attachées aux seuls états cognitifs intenses seraient donc également associées aux états d’hyper conscience méditative mais aussi aux moments d’intense activité neuronale.
En 2007 des neuroscientifiques de l’Université de Rome ont équipé des golfeurs de haut niveau de casques permettant d’enregistrer un EEG tout au long d’un parcours. Ils ont pu mesurer qu’eux aussi produisaient une grande quantité d’ondes gamma et très peu ou pas du tout d’ondes alpha dans les moments les plus intenses du jeu nécessitant la plus grande concentration.
Pour certains chercheur les ondes gamma qui “envahissent” le cerveau augmenteraient la synchronisation entre des parties très éloignées du cerveau, provoquant ainsi un état synchronisé de la totalité de l’encéphale qui devient entièrement disponible pour une activité.
De même il est connu que la méditation entraîne une production de sérotonine. Ce neurotransmetteur qui régule l’humeur est nécessaire entre autres au bon fonctionnement de nos muscles et à la régulation de notre température.
Le golf comme toutes les activités physique produisant de la sérotonine, le golfeur se trouverait donc dans un état interne proche du moine bouddhiste lors des phases les plus psychologiquement intenses de son jeu.
Faut-il voir ici la raison de notre addiction au golf, producteur de bien-être qui s’adresse à notre système de récompense ?
Ceci étant la question reste posée : comment se mettre dans une telle situation ? Comment entrer dans la zone ?
Comment jouer synchronisé ?
Inutile de faire un long développement : nous ne savons pas comment atteindre l’état qui permet de jouer synchronisé. Certains supposent que ces moments correspondent à des états de haute synchronisation de l’ensemble de nos neurones qui s’accorderaient tous sur un même rythme. Outre la méditation, il semble que l’art et principalement la musique est capable d’induire cet état de synchronisation.
Peut-être une explication de l’effet “magique” attribué à la musique de Mozart plus apte que d’autres à provoquer cette synchronisation ?
Une équipe de chercheurs en Italie a découvert que l’utilisation de la musicothérapie, ou l’écoute de certains sons, stimulait également la production de sérotonine et de dopamine dans le cerveau.
Robert Monroe (1915-1995) un homme d’affaire américain, ingénieur du son de formation, a mis en évidence dans les années 1950-1960 que « certains types de fréquences sonores amènent l’être humain à des états de conscience peu accessibles en temps ordinaire ».
Aujourd’hui l’Institut Monroe vend des CD de « sons binauraux » supposés provoquer ces états.
Sur YouTube des centaines de clips proposent des sons binauraux, construits pour plonger quiconque dans un état particulier annoncé à l’avance. Toutefois restons prudents face à ces dispositifs de manipulation de nos neurones.
A titre d’exemple voici un clip de sons binauraux sensés être relaxants accompagnés d’images rappelant des fractales. Le site de « l’École du golf français » propose un article sur le sujet.
Ecoutons Mozart !
Si l’Andante du Concerto 21 ou le Concerto pour clarinette ne vous procurent pas une forte émotion allez chercher « votre zone » ailleurs que dans la musique !
Si oui pourquoi ne pas emmener Mozart sur les parcours ?
Des professionnels le font.
D’autres sifflotent… des valses dans les moments intenses !
Marchons
Nul ne dira assez les bienfaits de la marche, bonne productrice de sérotonine et de dopamine. Il semble que le rythme de la marche, comparable à celui des tambours, facilite la synchronisation neuronale et l’entrée dans la zone. Pratiquons la marche en pleine conscience ! Pour peut-être jouer synchronisé !
Chassons le stress
Enfin portons notre attention sur une petite application de gestion du stress écrite pour smartphone : RespiRelax.
Son but : nous plonger dans un état dit de cohérence cardiaque, un état particulier où le coeur entre en résonance avec la respiration.
Ce programme a été développé par l’équipe médicale des Thermes d’Allevard en Isère.
L’application est très simple à utiliser. Et les vertus d’une bonne respiration ne sont plus à démontrer.