La balle de golf

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La balle de golf est peut-être l’objet le plus technique que nous avons dans votre sac ! Réglementairement une balle de golf ne doit pas peser plus de 45,93 g pour un diamètre minimum de 42,67 mm et elle doit être parfaite. La couleur est laissée à l’imagination des fabricants. Libre aux joueurs de choisir.

Retracer l’historique de la balle de golf est une tâche incertaine. Nous manquons cruellement de documentation sur les origines du golf, il y a peut-être 5 à 6 siècles ! Il est toutefois possible de trouver des explications documentées sur le site de l’Association patrimoniale du Golf Français.

balle de golf
Balle de golf cousue dite “Plumeuse”.
© Association patrimoniale du Golf Français.

Dans un lointain passé les balles de golf étaient en bois brut. Puis elles ont été recouvertes de cuir. Vers 1750, elles sont remplacées par de petites poches en cuirs ou en toiles, remplies de plumes d’oie appelées “plumeuses“.
Un siècle plus tard elles sont fabriquée en gutta-percha, une gomme semblable au latex.

Au début du XX° siècle leur aspect est très proche de celles que nous jouons aujourd’hui.

A vrai dire le jeu de golf n’est possible qu’en utilisant des balles souples. Une balle va loin, et peut prendre des effets, grâce à sa conception, à sa capacité à emmagasiner l’énergie cinétique (énergie de vitesse) que lui communique le club et à l’utiliser pour pousser sur la partie avant de son enveloppe.

La vidéo ci-dessus est tout à fait parlante et montre comment réagit une balle de golf lancée à 180 km/h sur une plaque d’acier. Comme on peut le voir l’énergie qui « entre » par l’arrière, par le point de frappe, se propage rapidement vers la partie diamétralement opposée pour propulser la balle vers l’avant. Sans élasticité cet effet perdrait toute son efficacité.

Une fois en l’air la balle est sous l’influence de diverses forces (effet Magnus) qui la ralentissent. Pour diminuer ces forces les fabricants ont cherché à améliorer le comportement aérodynamique des balles. C’est le rôle des alvéoles. Il paraît même que les alvéoles hexagonales seraient plus efficaces.

Voir quelques explications plus pointues sur Wikipédia et sur Kidiscience.

Jusqu’à une date récente la compression était une caractéristique essentielle des balles. Cette compression définit la dureté de la balle. De la plus souple de compression 80, à la plus dure de compression 100, tout le monde était censé trouver son bonheur en fonction de sa vitesse de frappe.
Cette classification est de moins en moins utilisée, peut être parce que cette notion de compression n’est pas très sexy en termes de marketing.

Aujourd’hui nous avons des balles qui parlent au client : “distance”, ou “longueur”, “précision”, ou “contrôle” “distance et précision”.

balle de golf

Plus sérieux, une balle se caractérise par le nombre de couches ou pièces dont elle est constituée. Il y a des balles deux, trois, quatre ou même cinq pièces.
Plus il y a de pièces et plus la balle est technologiquement travaillée et donc plus chère. Les balles quatre et cinq pièces sont réservées aux joueurs les plus pointus. C’est à dire aux 1 à 2% des joueurs capables d’en tirer le meilleur.

Il faut tester. Les balles trouvées aident à faire ces tests ! Mais toutes les balles ne se valent pas, et toutes les balles ne correspondent pas à au jeu de tous les golfeurs.

Pour ma part j’ai définitivement choisi des Inésis 500. Elles ont un rapport qualité prix imbattable et je défie les joueurs de plus de 18 d’index de faire la différence avec des balles à 5€ la pièce.

De temps à autre pour me faire plaisir je me paie des Inésis 900. Plusieurs testeurs professionnels affirment qu’elles n’ont rien à envier aux balles dites haut de gamme. Mais aurais-je vraiment besoin de Titleist Pro V1 ? Pas certain !

Pour une régularité de jeu il serait mieux de toujours jouer la même qualité de balles.

Cette année, pour la deuxième fois dans l’histoire récente du jeu, la balle se retrouve au centre des discussions des législateurs du golf, USGA et Royal&Ancient (R&A).
À la fin des années 1960 il devenait évident que les pros tapaient loin, de plus en plus loin, trop loin pour les parcours qui devenaient alors trop courts. Il paraissait urgent de trouver une solution pour réduire l’efficacité des coups de golf.

La première piste explorée concerna les clubs. C’est à ce moment que le COR (coefficient de restitution de l’énergie de la face de club) fut limité à 83%. C’est à dire que la face du club n’a le droit de restituer que 83% de l’énergie qui lui a été transmise. Aujourd’hui le COR est toujours limité à cette même valeur.
Mais cette mesure, ainsi que d’autres, qui furent alors expérimentées sur les clubs, n’ont pas permis de diminuer sensiblement les distances de jeu.

La solution était dans la balle. Les instances du golf décidèrent d’augmenter le diamètre de la balle, la faisant passer de 41,40 mm à 42,67 mm, ce qu’elle est aujourd’hui. Ainsi la balle définie à cette époque (celle que nous jouons en 2024) a un coefficient de pénétration dans l’air moins bon que l’ancienne balle. Elle vole plus longtemps mais elle va moins loin. À noter que le trou a gardé son diamètre de 10,8 cm.

Et voici que depuis 2020 les distances de jeu redeviennent un problème. Les professionnels tapent trop loin, sont trop longs, et les parcours redeviennent à nouveaux trop courts pour rester sélectifs.
Comme il devient impossible d’allonger ces derniers, c’est à nouveau à la balle que le R&A et l’USGA demandent de calmer les ardeurs des compétiteurs.
À la différence de la modification apportée aux balles dans les années 1960, les instances ne vont pas “modifier” l’aspect de la balle. Elles préfèrent fixer des limites chiffrées et demandent aux fabricants de trouver la ou les solutions afin que leurs produits entrent dans les clous.

Dans la réglementation actuelle, pour être retenu, un modèle de balle doit passer le test dit « Overall Distance Standard ». Une machine frappe les balles à la vitesse de 120 miles par heure (mph), soit 193 km/h, d’une manière bien précise et sous un angle tout aussi précis. Pour être homologuée, la balle doit alors couvrir une distance maximale de 317 yards (290 m), partir avec un angle de décollage de 11 degrés, et tourner sur elle-même à 2 200 tours par minute, maximum.

balle de golf
La machine à swinguer pour le test Overall Distance Standard. © USGA

À partir de 2028, le changement de règlement est assez simple : la vitesse lors de ce test passera de 120 à 125 mph (201 km/h environ). Et, malgré une vitesse de départ plus grande, les balles devront rester dans les mêmes limites de 290 mètres, 11 degrés et 2200 tours.

Pour les gros frappeurs professionnels la distance perdue au drive sera, en principe, d’une quinzaine de mètres. Pour nous joueurs de loisir la perte tournera autour de 5 mètres.
Affaire à suivre…