Pas dans l’eau

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Mais comment font-ils tous ceux qui ne perdent jamais leur balle dans l’eau ? C’est très simple : il suffit de donner le bon ordre à notre cerveau.

“Le cerveau humain ne peut pas comprendre la négativité. Il ne peut traiter que des informations positives.”
Hans Selye

Hans Selye, médecin autrichien, père de la théorie du stress, à écrit cette phrase dans les années 1920. Rien ne permettait alors de prouver cette affirmation. Tout reposait des observations empiriques, sans aucune expérimentation ni mesure.

Pas dans l'eau

Exemple connu d’observation : si quelqu’un nous demande : “Ne pense pas à une girafe !”. Pourquoi visualisons-nous une girafe ? Parce que notre cerveau ne sait pas interpréter les ordres négatifs.

Cette observation ne peut satisfaire les neuro-scientifiques. En 2012, une équipe du CNRS a rendu ses conclusions après une étude visant à apporter une preuve plus solide.

Les chercheurs ont mené une expérience au cours de laquelle des participants volontaires écoutaient des propositions d’action formulés dans des phrases tantôt négatives, tantôt affirmatives. 

Les scientifiques sont parvenus à évaluer en temps réel et avec précision les variations de l’activité motrice induites par les phrases. 

Ils ont pu mettre en évidence un temps de réponse de 300 millisecondes suivant les phrases à tournure affirmative. 

En revanche, aucune réponse comparable n’a été observée lors de l’emploi de phrases à tournure négative.

Tout se passe comme si les phrases négatives n’entraînaient aucune réponse motrice.

 Pour notre cerveau « ne pas » : est incompréhensible. Si quelqu’un nous dit : « ne traverse pas », nous devons faire l’effort de traduire cet ordre négatif en une consigne positive : « reste là »!

C’est ainsi, notre cerveau ne sait pas commander à notre corps à partir d’une injonction négative. Il lui faut du positif.

Donc au golf, face une pièce d’eau à franchir, se dire « ne pas tomber dans l’eau », est totalement inopérant et… la balle risque fort de finir noyée. Trop tard pour crier « Pas dans l’eau. »

Pas dans l'eau
Coeur d’Alene Resort Golf Course le trou 14 et son célèbre Floating Green (Idaho USA)

En plus le simple fait d’avoir émis cet ordre négatif transforme l’obstacle en danger et va induire un stress enclenchant toute une chaîne de réactions. Il s’ensuit immédiatement une production plus ou moins massive de neurotransmetteurs et d’hormones, dont de l’ adrénaline qui nous prépare à résister ou fuir : accélération du rythme cardiaque, hausse de la pression artérielle, dilatation des bronches. Prêts pour le combat ?

Bon, on se calme bien sûr, mais les effets de l’adrénaline vont persister pendant environ 2 minutes et perturber notre lucidité.
Ce cocktail redoutable ne peut que conduire à l’échec. Sur ce trou, mais aussi hélas sur la suite du jeu.

Face à une zone à pénalité, pièce d’eau, bunker ou autres :

– respiration abdominale. Au moins deux respirations tranquilles et profondes. Le temps d’intégrer que ici, à ce moment, la mare d’eau ne constitue pas un danger vital.
– donner au cerveau une consigne positive précise : « je veux que ma balle retombe sur cette zone d’herbe claire. » Choisir une zone bien délimitée, ni trop vague ni trop vaste qui devient le point de chute que nous visons. Notre cerveau aime la précision et nos yeux qui sont des capteurs très précis peuvent lui apporter tout ce qui va le contenter.

C’est tout. Simple et efficace : respirer et donner une consigne positive.

La même problématique est abordée sous un angle différent dans cet autre article : La sensation du swing Ou encore dans l’article Cible et focus.

Pour finir une petite vidéo : en 5 minutes un cours de respiration abdominale par Annabelle Barba, sophrologue.
La respiration abdominale est certainement le médicament contre le stress le plus efficace et le moins coûteux.


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