Garde tes yeux sur la balle ! Qui n’a pas entendu cette phare des dizaines de fois de la part de son pro ? Essayons d’en comprendre le fondement et la justification. Un bonne occasion de nous interroger sur les concepts de sway et transfert de poids au golf.
L’un des défauts techniques majeurs qui nous prive de régularité, de distance, de direction… et de bons scores est le sway.
Le sway est un déplacement latéral des hanches, vers l’arrière au backswing, puis vers l’avant à la descente.
Comme on nous a dit qu’un bon swing s’accompagne d’un transfert de poids en double pivot, d’abord vers la jambe arrière puis vers la jambe avant, nous agissons comme si ce glissement latéral en tenait lieu.
Nos pros savent qu’il n’en est rien et « limiter les mouvements de la tête et des yeux » fait partie de l’arsenal d’astuces dont ils disposent pour corriger ce défaut.
Sway et transfert de poids
Mais voyons d’abord pourquoi le sway est si nocif. Sur la photo ci-contre la golfeuse se retrouve dans une position typique de sway.
Remarquons le déséquilibre qui se crée : son poids repose entièrement sur sa jambe arrière, la verticale de son centre de gravité semble vouloir sortir de l’espace compris entre ses deux pieds (Polygone de sustentation).
Dans le même temps, son sternum s’est aussi transféré vers l’arrière, déplaçant le point bas de « l’arc magique » loin derrière la balle.
Dans cette situation il devient quasiment impossible d’obtenir un bon contact de balle. Le spectre de la gratte ou du top se profile.
Comme notre cerveau perçoit le problème, il va mettre en œuvre une foule de compensations pour tenter de récupérer le coup. Il s’ensuit un swing compliqué et inopérant. Bref c’est pas gagné !
Regardons maintenant le très étudié swing de Tiger Woods
La position 2, en haut du backswing, correspond à celle de la golfeuse ci-dessus.
Les hanches de Tiger ne sont pas parties vers sa droite, elles tournent autour de l’axe de la colonne vertébrale.
Jusqu’à la position 5, la verticale de son sternum reste centrée par rapport à la balle.
Tout au plus, dès 3 un léger déplacement vers sa gauche est perceptible : normal, il a fait sa reprise d’appui dès la fin de 2 et il est en pleine recherche de vitesse, déjà parti vers le finish.
Mais il n’a pas détruit son swing en se projetant sur son pied arrière.
Pourquoi les yeux et la tête ?
Nos pros nous conseillent de garder les yeux sur la balle et la tête fixe dans le sens du jeu car cette consigne devrait nous aider à ne pas partir vers l’arrière avec le club.
Mais ça ne suffit pas.
Revoici notre golfeuse dans son sway et à côté d’elle une légende du golf, Ben Hogan.
Regardons leurs pieds droits. Elle se retient à grand peine sur l’extérieur de son pied pour ne pas basculer. Lui s’appuie avec assurance sur l’intérieur de son pied droit.
Mieux Ben a son poids qui repose en grande partie sur l’intérieur de son pied avant. Chez Woods c’est moins évident, mais regardez bien…
L’une est déjà en difficulté, l’autre, Ben Hogan, est très stable, son sternum reste centré.
Pour imiter Ben Hogan il suffit de s’installer confortablement sur l’intérieur de ses pieds dès l’adresse, et de ne penser qu’au geste à exécuter. De A à Z. Mais quand le swing est lancé il n’est plus temps de le préparer. Jouer dans le présent c’est exécuter les choses dans l’ordre où elles se présentent : je prépare, je joue…
Et le transfert de poids ?
Tout le problème de l’existence même du sway vient de cette histoire mal maîtrisée du transfert de poids. C’est à dire la nécessité d’accompagner la montée et la descente du club d’un passage du poids du corps vers l’arrière, puis vers l’avant. Le but étant de trouver de la vitesse dans ce basculement des masses.
Autant vous dire que sur ce point tous les pros ne sont pas d’accord. Pour les uns le transfert de poids est un mythe, une fausse croyance. Pour d’autres il est la source d’un swing bien rythmé, bien équilibré.
Tous sont d’accord sur un point, la base du swing de golf est une rotation autour d’un axe fixe : la colonne vertébrale. Axe qu’il est nécessaire de bien caler entre ses pieds dès l’adresse pour assurer sa stabilité. Comme Tiger Woods ou Ben Hogan !
Remarquons que là encore, tout repose sur le maintient d’un équilibre aussi parfait que possible. Pour tout être humain, préserver son équilibre revient à surveiller son nombril !
Notre centre de gravité se situe juste derrière. Veiller à la stabilité de notre nombril, revient à prendre le plus grand soin de notre équilibre.
Ni balancement latéral de droite à gauche ; ni contorsion d’avant en arrière, ni ascenseur de bas en haut. Le golf est un sport d’équilibre !
Mais alors, ce poids ?
Bien sûr, le poids du corps se porte vers le pied avant dans le downswing, phase où il faut avoir la sensation de lancer son club le plus loin possible pour lui donner de la vitesse. Il convient alors de s’engager avec détermination dans la descente et la traversée. Bref il faut accélérer au maximum jusqu’au bout pour être dans le bon rythme.
Le transfert qui s’opère alors n’est que la conséquence de cette détermination. Le gain de vitesse obtenu au cours de cette rotation n’est en grande partie qu’une bonne maîtrise du moment d’inertie et du moment cinétique.